CAF : Des données sensibles sur les bénéficiaires ont fuité !

C’est un moment bien gênant et difficile à justifier pour la Caisse d’Allocations Familiales. Il ne s’agit ni d’une erreur technique, ni d’un piratage informatique. Pourtant, les données sensibles des allocataires font l’objet d’une fuite historique.

Des milliers des personnes sont concernées par cette lourde erreur. Ainsi, les données des bénéficiaires du RSA, des APL, de l’AAH et de la prime d’activité se sont retrouvées libres d’accès sur Internet pendant 18 mois !

Qui est concerné par la fuite de la CAF ?

Plus de 10 000 personnes sont directement concernées. Sur le web, leurs données privées ayant été accessibles à tous pendant un an et demi. Ces personnes sont rattachées à la CAF de Gironde.

Plus grave, la fuite a été orchestrée par un prestataire parisien de la CAF. Il a utilisé ces données afin de former de nouveaux agents de la Caisse d’Allocations Familiales, sans l’accord, bien entendu de qui que ce soit. À sa décharge, le prestataire n’était pas informé que ces données étaient bien réelles.

Qu’est-ce qui a vraiment fuité sur Internet ?

De mars 2021 à janvier 2023, la liste des informations personnelles était ouverte à la consultation. 181 différents types de données étaient alors mises en ligne. Ainsi, les dates de naissances, les adresses, les informations sur la situation familiale des allocataires et même les informations dans le domaine médical.

Pire encore, il était possible de consulter les informations concernant les enfants issus de foyers de l’enfance. Ainsi que les aides perçues comme le RSA, les APL, les allocations familiales et l’allocation adulte handicapé.

« Il s’agit de données personnelles sensibles. Je ne pense pas que la CAF avait juridiquement le droit d’exporter ces données. C’est très problématique que la CAF se permette d’envoyer ces données à un prestataire privé, elle aurait pu faire cette formation avec un jeu de données fictives », indique un juriste.

La CAF de Gironde a entamé une procédure judiciaire. Une enquête est en cours pour comprendre la raison pour laquelle toutes ces données privées ont été disponibles et à la vue de tous. Pour le moment, aucune victime n’a fait de commentaire.