Aznavour flotte en Arménie
Au cœur d'Erevan, une nouvelle statue en bronze rend hommage à Charles Aznavour. Signée David Minasyan, cette œuvre originale, sans piédestal, donne l'impression que le célèbre chanteur franco-arménien flotte dans l'air, libre comme sa musique. Un symbole fort qui souligne le lien intime entre l’artiste, ses racines arméniennes, et la France.

À Erevan, une statue flottante de Charles Aznavour célèbre l’artiste franco-arménien. Réalisée par David Minasyan, elle symbolise son héritage musical entre France et Arménie.
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Sur la place Charles Aznavour, en plein cœur d’Erevan, une nouvelle statue en bronze a été inaugurée le 18 juillet, rendant hommage à la légende franco-arménienne. Placée face au mythique cinéma Moscou, elle ne repose sur aucun piédestal : Aznavour semble flotter, comme pour rappeler la liberté et l’émotion qui le définissaient.
L’artiste David Minasyan a choisi ce parti pris audacieux : “Aznavour devait flotter, pas trôner”, confie-t-il, souhaitant capturer non pas une posture figée, mais le souffle, la voix, le mouvement de l’interprète de La Bohème.
Un hommage suspendu entre musique et émotion
La sculpture saisit un moment où le chanteur tend les bras, le regard levé, comme à l’instant où il entonne ses plus belles mélodies. Le choix de l’absence de socle monumental amplifie cette impression : Charles Aznavour ne domine pas la place, il la porte.
Plusieurs matériaux – bronze, marbre, émaux – ont été utilisés, donnant vie à une silhouette qui semble toujours prête à entonner un refrain.
Cette statue reflète le lien profond qu’entretenait l’artiste avec l’Arménie et la France, un trait d’union entre deux cultures qu’il a toujours incarnées.
Un symbole pour deux patries
Pour les Arméniens, cette œuvre est bien plus qu’un simple monument : c’est une mémoire vivante. Aznavour, d’origine arménienne, a toujours porté dans son cœur la terre de ses ancêtres. Le fait de placer sa statue à Erevan renforce cette dimension symbolique.
Et pour les Français, c’est l’occasion de célébrer un monument de la chanson, un artiste qui a, tout au long de sa vie, représenté la culture et la langue françaises sur toutes les scènes du monde.
Dans la capitale arménienne, où la fierté nationale est palpable, cette inauguration est un moment d’émotion collective. Résidents d’Erevan et visiteurs se rassemblent autour de cette silhouette tranquille, réinventant leur rapport à l’histoire et à la mémoire.
Le choix de David Minasyan d’éviter les codes du monumental classique crée une proximité étonnante, presque intime, avec un public familial, cosmopolite, et friand d’émotion.
Au-delà de l’hommage à une icône, cette statue s’inscrit dans la continuité du Centre Aznavour, inauguré en 2018, qui a déjà fait de la capitale un pôle culturel dédié à la transmission de son héritage. Avec cette œuvre, on ressent l’envie de rendre Aznavour accessible aux nouvelles générations, d’émouvoir encore et encore, soudainement rappelé à la vie par un geste artistique délicat.
En gravant Charles Aznavour dans le paysage urbain, Erevan trace une ligne entre passé et présent. Cette statue sans socle, si légère et si présente, reflète l’âme d’un chanteur qui, sans cesse, a défié le temps et les frontières. Un hommage suspendu, mais vibrant.